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Histoire de Vie de Mme F. rédigée par Isabelle Brulu

Publiée le 17/02/2016

À bientôt 99 ans, Mme F. Stéphanie a accepté au cours d’un récent entretien de nous conter en quelques mots l’histoire de sa vie. C’est donc avec un certain enthousiasme empreint de nostalgie qu’elle débute son récit..
 
..”Je suis née le 14 septembre 1917 dans la province de Biscaya (en espagnol : Vizcaya,), province du Nord de l'Espagne.
Cadette d’une fratrie de trois soeurs, nous grandissons et passons nos plus belles années entourées de l’affection de notre père ; notre mère nous ayant quittée de manière tragique en donnant naissance à notre plus jeune soeur.   
 
À 20 ans, ma soeur aînée et moi rejoignons le Nord-ouest de la France en 1938 par une traversée à pied et nous nous installons dans la commune de Rouen à 150km de Paris. Nous laissons derrière nous notre benjamine, notre père et notre grand-mère bien aimée.
 
Bien installée dans cette jolie ville surnommée par Victor Hugo, j’appris le tricot et j’en fis très rapidement mon premier métier.
Malgré tous les efforts consentis pour nous intégrer, nous étions toujours considérée comme étrangères et nous fûmes toutes deux placées après quelques temps, manu-militari, dans des familles françaises par la police.
 
Je suis placée dans une famille de maraîchers qui résidait à Leuville-Sur-Orge, une commune située à vingt-huit kilomètres au sud-ouest de Paris dans le département de l'Essonne.
J’y reste jusqu'à ce que je rencontre celui qui deviendra par la suite l’amour de ma vie, mon époux, lui aussi espagnol.
 

Épris d’amour l’un pour l’autre et décidés à partager notre vie ensemble, nous posons nos valises dans le petit village de Chevannes situé non loin de Corbeil-Essonnes.
Ce petit village composé de nombreuses fermes comme celles des Legendre‚ Masure‚ Serouge ou Lanneau nous a permis de travailler et de sceller notre amour par les liens du mariage.
 
Nous accueillons Carmen et Noé, fruits merveilleux de notre amour, nous nous installons mon mari et moi  dans le département  de la Seine sur Marne où nous vivons de petits boulots.
 
Tandis que mon mari travaille dans le domaine du bâtiment,  j’exerçe en tant que maîtresse de maison chez des particuliers mais je passe le plus clair de mon temps chez moi, auprès de mes enfants, car à cette période il était difficile voire impossible de faire garder les enfants.
 
Quelques années donc, après avoir débarqués en France, nous pouvons enfin être naturalisés (1946).
 
Nous nous retrouvons ainsi de temps à autres ma soeur et moi entourées chacune de nos familles pour passer de bons moments conviviaux en famille jusqu’à ce que la vie l’arrache à nous et que le cancer l’emporte.
 
C’est chérie par les miens, que je vois naître avec joie et bonheur mes petits et arrières petits enfants. Aujourd'hui j’ai 5 arrières petits enfants !
 
Par la suite en 1956, je regagne le département de l’Essonne dans la magnifique commune de Viry-Chatillon.
 
En Octobre 2014, je perds mon époux, malade, à l'âge de 97 ans.
 
Un an après, me sentant seule, affaiblie, malade, dépendante, et suite à une chute, se posa la question de l'après ?
Chez ma fille ? je n’y pensais pas, de peur d’être une charge.
Chez moi ? je ne pouvais pas y songer de peur d’une nouvelle chute, d'un accident.
 
C’est alors que le choix d’un placement dans une maison de retraite fut pris..”
 
Et pourquoi La Roseraie? C’est suite au conseil d’une amie de ma fille qui a sa mère pensionnaire de l'établissement et qui en est très satisfaite !
 
C’est en septembre 2015 que Mme F. Stephanie, rejoint la résidence la Roseraie.
Elle s’y sent depuis très bien intégrée et est accompagnée au quotidien par des filles géniales (dixit Mme F.) ! Elle est très entourée et reçois notamment des visites régulières de sa famille.
“..Et à table on s’accorde très bien !” dit elle.
 
Quels sont vos attentes au sein de la maison, Mme F.?
=> Que mon séjour s’y passe toujours bien et que j’y reste jusqu'à la fin
  
Secret de sa forme ? “..Je n’ai jamais bu d’alcool, et j’ai beaucoup marché dans ma vie.
J’aime bien faire mes exercices dans le couloir le matin pour garder la forme..”
 
Elle finira notre entretien sur ses mots accompagnés de quelques larmes:
Les histoires de famille ne sont pas facile à arranger.. (en pensant à son fils qu’elle souhaiterait voir)